A propos des sculptures et du Musée Gabriel…

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                                                                    Monument historIque

 

 
 
Latronquière peut s’enorgueillir de posséder dorénavant, en son sein, un bâtiment inscrit au titre des monuments historiques ! Il s’agit de l’ancien magasin Universel.

Le Préfet de la région Occitanie, considère que l’ancien magasin Universel présente, du point de vue historique et artistique, un intérêt suffisant pour en rendre désirable la préservation. Il est, en effet, un des très rares commerces des années 1930 situés en milieu rural, répertorié en Occitanie. Il conserve la quasi-intégralité de ses aménagements et dispositions d’origine, ainsi que son second œuvre (paquets, cheminées, portes, placards, menuiseries).

Pour en faire l’historique, nous avons contacté Marie-Elise et Jean-Louis Jauliac, férus d’histoire locale et très impliqués. Ils nous en ont rapporté les différentes étapes de son évolution : « Le magasin Universel, c’est d’abord un nom merveilleux qui interroge le passant : “Pourquoi ‘Universel’ ?”. Ses fondateurs souhaitaient y proposer tout ce dont leurs clients pouvaient avoir besoin, depuis leur naissance jusqu’à leur mort.

De retour à Latronquière dans les années 1910, après avoir vécu à Ivry-sur-Seine, la famille Loudes fit construire, au début des années 1930, un commerce à l’image des grands magasins parisiens : le Magasin Universel, c’est le Bon Marché à Latronquière, sans équivalent dans le Lot. Le pari fut tenu, si bien qu’on entend encore parler aujourd’hui de la beauté de ce palais Art déco qui regorgeait de produits d’une qualité exceptionnelle.

Depuis les années 1980, le commerce de proximité, souffrant de plus en plus du développement des supermarchés, change graduellement de fonction pour devenir, sous l’impulsion de M. et Mme Gleye, une quincaillerie, puis une brocante : nombre de chineurs y ont trouvé leur bonheur.
Un temps fermé, l’édifice accueille aujourd’hui un nouvel espace dédié à l’émerveillement : le Musée Gabriel, où le visiteur pourra admirer les sculptures sur bois de Gabriel Elbaz Kercoff ainsi que les expositions temporaires par d’autres artistes en visite. »

L’inauguration aura lieu le 25 avril, à 17 h 30, conjointement avec le premier vernissage des expositions.
 
 

A Latronquière, village de 400 habitants, le « magasin universel » construit dans les années 1930 était à l’abandon. Il est devenu un musée d’art contemporain, qui cherche des bénévoles. Également au programme : l’application Local Panier, qui met en relation producteurs et consommateurs.

Musée Gabriel : un musée d’art contemporain dans un ancien grand magasin

A Latronquière, village de 400 habitants, un musée hors du commun est installé dans un ancien magasin. « Au magasin universel » était inspiré des grandes enseignes parisiennes comme le Bon Marché. Ce lieu est devenu, en 2023, Le musée Gabriel. On y retrouve des sculptures monumentales d’art contemporain. Il est ouvert la moitié de l’année et la réouverture est prévue pour avril.

Gabriel Elbaz Kercoff, l’artiste sculpteur à qui l’on doit cet établissement, est notre invité.

Pour écouter le poadcast, cliquer sur le lien ci-dessous:

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/carnets-de-campagne/carnets-de-campagne-du-mardi-11-mars-2025-9006529

 


 

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Lot – Au musée d’Art sacré de Rocamadour (46)

Installé depuis trente ans dans le Lot, Gabriel Elbaz expose ses créations à Rocamadour. Une vingtaine de scuptures sur bois, aux formes élancées vers le ciel.

Entre les mains de Gabriel Elbaz, le bois noueux et rugueux reprend vie. Une vraie renaissance. Attaqués à la gouge et au maillet, les platanes, saules, chènes ou noyers sont ensuite polis et cirés, parfois patinés à la terre de sienne. Gabriel Elbaz pratique la taille directe, sans collage. Un geste assuré, forgé au coeur même du Faubourg Saint- Antoine à Paris, où Gabriel fut sept ans durant restaurateur de meubles.

A ses sculptures, l’artiste installé depuis trente ans dans une bastide de Latouille- Lentillac impulse une vigueur tout entière tournée vers le Ciel. Le même Ciel où Gabriel puise une grande partie de son inspiration. « Comme Pierre Soulages ou Eva Bergman (autres artistes contemporains, NDLR), j’ai une inspiration que l’on pourrait qualifier de mystique. Je suis une sorte de contemplatif », confie-t-il devant son oeuvre monumentale, une Mise au tombeau inspirée de celle de Carennac. Les codes y sont: Marie-Madeleine et la Vierge aux corps épurés, évidés, et aux bras-branches abaissés en signe de désespoir. « J’ai représenté d’autres personnages les bras en l’air, en m’inspirant des scènes de mise en terre et de deuil dans l’Algérie d’aujourd’hui », complète Gabriel.

Hommage aux artistes d’autrefois

L’oeuvre garde, malgré son abstraction, un fort pouvoir émotionnel, renforcé par une installation judicieuse, au fond d’une ancienne citerne qui fait vraiment figure de tombeau. Dans les autres pièces de l’exposition, la pierre des murs contraste harmonieusement avec le bois des oeuvres.

« Ces sculptures, c’est une manière de rendre hommage aux artistes d’autrefois », confesse Gabriel. Par clin d’oeil interposé parfois, comme il l’a fait en installant son « Ascension » juste au-dessous d’une autre sculpture, celle d’une crucifixion de bois datant du Moyen-Age, et appartenant au Musée.

Mystique certes, Gabriel garde aussi les pieds sur la terre contemporaine. Réagissant aux massacres algériens donc, mais aussi à la guerre Iran/Irak, une boucherie qu’il dénonce dans l’une de ses sculptures les plus figuratives, intitulée « Martyr ». Une manière de se rattacher au monde, pour cet artiste né en Normandie d’une mère russe et d’un père algérien séfarade.

Les sculptures de Gabriel Elbaz sont exposées jusqu’au 30 septembre au Musée d’Art sacré de Rocamadour, en plein coeur des sanctuaires. Ouvert du lundi au mercredi de 10 heures à 19 heures, et du jeudi au dimanche de 10 heures à 13 heures et de 14 heures à 19 heures. Entrée: de 15 à 28 F, gratuit pour les moins de 10 ans, tarifs de groupe. Tél: 05.65.33.23.30.

Julien BOUYSSOU-La Dépêche du Midi