Biographie du Sculpteur:
Pour vous qui découvrez mes sculptures sur Bois en taille directe, je vous propose un peu de lumière sur ma construction artistique.
Dans ma famille normande de la Manche, originaire de Genêts, le travail manuel était regardé avec mépris.
Par hasard, à l’âge de 7 ans, le désir d’une luge en bois m’attira vers l’atelier du menuisier voisin. Je découvris un monsieur qui assemblait les éléments d’une chaise sur un établi.
Subitement le travail du bois m’est apparu et je ressentis une grande émotion.
A l’école, les méthodes d’enseignement, le spectacle des camarades de classe et l’absence du suivi à la maison par ma mère ont eu raison de mes espoirs scolaires. Le pesant ennui de l’école me créa un regard distant et second.
M’échappant du banal quotidien, une vision créatrice poétique de la vie s’imposa en ces jeunes années sans que j’en prenne conscience.
Mon environnement rural dans le Calvados en pays d’Auge, avec ses paysages aux berges de la Touques, m’ont minutieusement façonné. La nature champêtre m’offrait sa dureté et sa beauté, elle me conquit, je l’acceptai pleinement pour m’évader.
Ce qui ressort dans mon art à l’inspiration chrétienne, ou plus largement spirituelle, m’a été présenté dès mon plus jeune âge. Ma mère avait une Foi sans faille en Jésus, Fils de Dieu créateur.
Elle lisait chaque jour les Evangiles et se rendait très souvent à l’église.
Cependant il lui arriva de douter lors de certaines très dures épreuves de la vie. La paix retrouvée, elle rejoignait sa pieuse certitude.
Et moi? Dans cette absolue certitude maternelle en la Foi Chrétienne, je la suivais à observer les vitraux de Chartres et ses bleus intenses. A mon jeune regard s’offraient: la Mise au Tombeau de l’Abbaye de Tamié, la Châsse de Sainte Thérèse de Lisieux au Carmel, la cathédrale de Strasbourg avec son horloge, les abbatiales normandes bien sûr, et les églises, dont celle de Genêts.
Une telle éducation orientée vers le sacré m’amena naturellement vers la sculpture chrétienne.
J’ai très peu connu mon père. J’avais cinq ans quand il est mort de maladie. Né juif en Algérie, il était d’après ma mère d’une pensée œcuménique, ce que j’ai aussi représenté.
Comment vous expliquer ces formes abstraites dans cet art sacré codé? Ma clarté des formes justes -qui correspondent à ma pensée créatrice en sculpture- découle de l’observation approfondie des peintures et des sculptures anciennes, mais aussi de la lecture de très beaux textes de spiritualité.
L’abstraction me permet de concilier les croyances divergentes.
C’est ma contribution à la continuité en art de l’approche du sacré.
Le 15 octobre 2014
Gabriel Elbaz Kercoff

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